
Qu’est-ce que l’archéologie ?
Commençons par une petite définition
Le mot « Archéologie » provient des mots grecs archaios (ancien) et logos (parole, science), on peut donc le traduire par : La science de l’ancien.
Le Larousse nous dit de l’archéologie qu’elle est « L’étude des civilisations anciennes réalisées à partir des vestiges matériels d’une activité exercée par les hommes, ou à partir des éléments de leur contexte. »
Cette définition est bonne mais n’est pas très claire, expliquons-la plus en détails.
Les civilisations
Les civilisations anciennes dont ils parlent ici sont les civilisations disparues comme les romains, l’Égypte antique ou les aztèques pour n’en citer que quelques-unes. Mais, comme je ne suis pas entièrement d’accord avec ça, je reviendrais sur cette partie de la définition plus tard. Il y a plus à dire à ce sujet.
Les vestiges
Les vestiges matériels sont très variés et vont du bâtiment aux restes de repas. Car oui, aussi étrange que cela puisse paraître, les archéologues aiment bien trouver et fouiller les poubelles. Car elles nous apprennent bien plus de choses sur les personnes habitant à cette période qu’une maison.
En quoi des poubelles peuvent elles être utiles en archéologie ?
Pour répondre à cette question, il est bon de s’en poser une autre : Que va-t-on jeter dans une poubelle ?
Si on ne va pas dans les détails, alors la réponse est universelle et intemporelle : On jette les restes des repas et les objets cassés et/ou inutiles.
Trouver ce genre de chose est donc une bénédiction pour un archéologue. Cela permet d’apprendre un grand nombre d’informations sur le mode de vie des personnes qui ont fait ces poubelles.
Pour donner un exemple un peu plus concret sur leur utilité, je vais partir sur les restes des repas.
Bien évidemment, tout ce qui touche aux végétaux ne peut pas avoir été conservé, on ne peut donc pas savoir tout ce qu’ils mangeaient. Mais c’est pour une autre raison que ce qu’il reste, donc les os, nous intéressent. La période qui attirera le plus notre attention avec ce genre de restes est le néolithique. À cette période commence la domestication et il devient possible via ces os d’avoir une idée de l’évolution des animaux du moment où ils étaient « sauvages » jusqu’à ce qu’ils ressemblent aux espèces que nous connaissons aujourd’hui.
Comme ça, on pourrait dire que les archéologues sont les raton-laveurs de l’histoire. Comme eux, ils vont fouiller les poubelles et soigneusement laver leurs trouvailles. Mais heureusement, la comparaison s’arrête là, ils ne vont pas manger ce qu’ils ont trouvé. 😉
Les activités humaines
Là aussi, les activités exercées par les hommes est un point très large. On peut citer comme exemples tout ce qui touche à l’artisanat ou encore les constructions. Mais également la domestication ou l’agriculture, qui ont bouleversé beaucoup de choses dans la nature.
Les contextes en archéologie
Pour finir, le contexte est peut-être la partie la plus importante de cette définition. Il peut être divisé en trois catégories : Le contexte historique, le contexte humain et le contexte géographique.
Le contexte historique se base sur des événements connus. Par exemple, en sachant que le pays était en guerre, il ne sera pas surprenant de trouver plus d’armes venant de cette période ou des corps avec des traces provenant des dites armes.
Le contexte humain est en quelque sorte l’inverse du contexte historique. Où on va se baser sur des objets découverts pour supposer du contexte historique ou d’autres choses plus précises. Par exemple, trouver des ex-voto dans une source nous indiquera un culte, et même la possible présence d’un temple dans les environs.
Ex-voto
Un ex-voto est un objet votif offert à un dieu en demande ou en remerciement d’une requête, souvent liée à la santé. Cette tradition remonte à très loin (elle était déjà présente à l’antiquité mais est bien plus ancienne) et existe encore. Bien qu’elle soit un peu différente, l’idée reste la même.
On peut par exemple trouver aujourd’hui des ex-voto dans des églises sous forme de plaques de marbre sur lesquelles sont écrites les remerciements. Mais ceux plus anciens étaient souvent en métal ou en céramique. Ils étaient plus petits et avaient la forme de la partie du corps que la personne souhaitait soigner.
Le contexte géographique est bien plus simple. Il s’agit d’expliquer la raison de l’emplacement d’un lieu ou d’un objet. Par exemple, il est normal qu’une ville soit installée à proximité d’un point d’eau mais il ne sera pas normal de trouver un coquillage marin en pleine montagne. Ainsi, un simple coquillage pourra indiquer des déplacements humains ou la présence de commerce.
Quand commence et quand s’arrête l’archéologie ?
L’archéologie étudie l’humanité depuis ses débuts, l’apparition des premiers homo, jusqu’à maintenant. Car oui, il existe une archéologie « moderne » étudiant la société actuelle. Mais la plupart des archéologues s’arrêtent avant les deux guerres mondiales ou à la période de la Renaissance.
Bien sûr, cette limite finale ne compte que pour les pays d’Europe. Les limites sont différentes pour les pays d’Asie, d’Afrique, d’Amérique ou d’Océanie, dont l’histoire a été bien différente du fait de leur éloignement géographique.
Cela veut-il dire qu’un archéologue est un historien ?
Non, bien que très proches, il s’agit bel et bien de deux métiers différents. Même s’il leur arrive régulièrement de travailler ensemble.
Leur principale différence tient dans ce qu’ils étudient. Les historiens se basent principalement sur les textes écrits ou des retranscriptions de récits oraux alors que les archéologues se tournent plutôt vers les vestiges matériels.
Mais sans ce que trouvent les archéologues, les textes ne font pas forcément de sens. Et inversement, il est impossible de comprendre entièrement une époque sans les textes qui la décrivent ou qui en proviennent (raison pour laquelle il y a bien plus de théories que d’affirmations pour les périodes ou les peuples sans écriture).
Pour ces raisons, archéologues et historiens doivent souvent travailler ensemble malgré, disons… Quelques divergences d’opinions de temps à autre à cause des points de vues et avis différents.
Et les paléontologues dans tout ça ?
Les paléontologues étudient les animaux et plantes des temps très anciens. La quasi-totalité des périodes qu’ils étudient remontent à avant l’apparition de l’homme. Archéologues et paléontologues n’ont donc que très peu d’occasions de se croiser.
L’archéologie c’est aussi…
Certes, les historiens et les paléontologues ne sont pas des métiers de l’archéologie. Mais si ce terme existe, cela veut bien dire que les archéologues ne sont pas seuls ! 😉
On peut citer parmi ces métiers les xylologues, les archéozoologues, les tracéologues, les topographes, les palynologues, les géomorphologues, les céramologues, les anthropologues, les antracologues, les toïchographologues ou encore les thanatologues.
Des noms tout à fait charmants qui demandent, pour certains, une deuxième lecture pour être sûr de la prononciation (oui, je parle principalement de vous les toïchographologues).
Mais je reviendrais sur tout ça dans un prochain article.
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Un commentaire
Boudron
Trop cool J’ADORE